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Pratique de l'intervention individualisée – Tout au long de la vie

Pour cet ouvrage j’ai choisi de résumer le troisième chapitre qui porte sur l’utilisation de renforçateurs permettant d’augmenter un comportement, parce que je trouve qu’en tant qu’orthopédagogue il est important de connaître les différents moyens à utiliser pour augmenter un comportement donné tout en prenant conscience des nombreux facteurs qui peuvent influencer le succès ou l’inefficacité des renforçateurs employés.

Le renforçateur est quelque chose que l’enfant reçoit après avoir effectué un comportement favorable et il est utilisé pour susciter l’enfant à reproduire un comportement précis. Il existe quatre types de renforçateurs différents :

  • Les renforçateurs primaires sont par exemple une boisson ou un aliment et sont utilisés pour une consommation directe. Ils sont majoritairement utilisés en début d’apprentissage et sont puis peu à peu remplacés par d’autres types de renforçateurs.

  • Les renforçateurs sociaux représentent les encouragements verbaux ou gestuels positifs. Ils sont à utiliser en lien avec le comportement que l’on souhaite susciter et il est donc important de verbaliser celui-ci et non pas de féliciter la personne en tant que telle.

  • Les activités intéressantes représentent les passe-temps préférés et habituels identifiés à la suite d’une observation. Ils peuvent être proposés pour accompagner une activité difficile ou moins aimé par l’enfant afin de le motiver.

  • Les renforçateurs intermédiaires sont collectés et puis échangés contre un autre renforçateur une fois que le nombre fixé au préalable a été atteint. Il peut s’agir de jetons, bons points ou autres, collectionnés dans le but d’obtenir un autre renforçateur adapté à ses possibilités.

Ce chapitre met en avant que les renforçateurs sont à voir comme une stratégie et non pas comme un privilège. De plus, il met en évidence que chacun est unique et qu’un renforçateur peut donc marcher pour un enfant, mais pas pour un autre. Ainsi, une adaptation au niveau de chaque personne est nécessaire.

Le renforçateur peut être perçu comme une récompense qui a comme but de stimuler la motivation intrinsèque de la personne, c'est-à-dire que le temps que cette motivation intrinsèque n'a pas encore été développée, un renforçateur externe servant comme motivation extrinsèque est utilisé pour mener l'enfant à faire quelque chose. Il est important de noter que les renforçateurs primaires ne sont pas nécessaires si la personne répond avec succès aux renforçateurs sociaux. Celle-ci permet le développement d'une valorisation personnelle pouvant aboutir en un sentiment de satisfaction motivant ainsi la personne et augmentant également son estime de soi.

En effet, les renforçateurs dépendent également de facteurs contextuels qui sont déclinés en fonction de la personne elle-même et de son entourage. Ainsi, il est possible qu’un renforçateur fonctionne un jour mais pas un autre, puisque les conditions environnementales vont avoir un impact sur son efficacité. Les différents facteurs pouvant influencer l’efficacité du renforçateur sont :

  • L’environnement physique, l’environnement social et l’environnement sociétal

  • Des facteurs biologiques ou médicaux

  • Le non-respect style de fonctionnement propre à la personne porteur de handicap

De ce fait, il est important de tenir en compte ces aspects environnementaux qui peuvent impacter le renforcement et ainsi également la fréquence du comportement donné.

Au niveau du moment adéquat pour donner un renforçateur, les auteurs expliquent qu'il est primordial que celui-ci soit attribué directement après l'apparition du comportement désiré. Ceci permet à la personne en situation de handicap de relier l'obtention d'une récompense à l’accomplissement d’un comportement donné, ce qui est surtout important pour ceux qui sont en début d'apprentissage. Or, une fois que le comportement est appris, il est possible d’étendre le temps entre le comportement réalisé et l’attribution du renforçateur.

Il existe 2 types de renforçateurs. Le renforcement continu reflète le fait d’offrir un renforcement à chaque fois que le comportement désiré apparaît, afin que celui-ci devienne une habitude. Le renforcement intermittent représente l'établissement d'une baisse progressive des renforçateurs externes qui consiste en une diminution graduelle de la récompense donnée après l'apparition du comportement désiré dans le but que celui-ci se transforme en comportement spontané.  Ces types de renforcement sont à utiliser lorsque la personne manifeste déjà minimalement le comportement que l’on souhaite faire augmenter.

Ce chapitre met également en avant que le renforcement ne doit pas seulement venir de l’intervenant, mais les camarades peuvent également renforcer les comportements ou bien la personne elle-même peut s’auto-renforcer.

Finalement, une partie est dédiée au renforcement négatif qui se traduit par l’élaboration de comportement problématiques permettant soit de mettre fin, voire d’échapper à une situation ou de l’éviter complètement. Les auteurs expliquent que le renforcement négatif est utilisé très peu, puisqu’il nécessite la mise en place d’un cadre mettant mal à l’aise la personne. Cependant, il est en tant qu’intervenant primordial de prendre conscience des comportements problématiques élaborés afin de pouvoir agir là-dessus.

Apports pour le futur orthopédagogue :

  • Savoir comment et quand utiliser les renforçateurs permettant d’augmenter un comportement

  • Savoir que ces renforçateurs sont seulement utilisés lorsque l’enfant manifeste déjà le comportement que l’on souhaite renforcer

  • Connaître les facteurs qui peuvent influencer l’utilisation de renforçateurs

  • Prendre conscience que renforcer un enfant ne signifie pas lui offrir des privilèges, mais employer une stratégie propice à ses apprentissages

  • Apprendre à viser la motivation intrinsèque et ainsi de mettre en place une diminution progressive des renforçateurs, afin que l’enfant apprenne à réaliser une action pour le sentiment de compétence que celle-ci lui procure

  • Prendre conscience qu’en tant que professionnel on peut également utiliser des stratégies d’échappement et d’évitement. La prise de conscience représente un premier pas dans la régulation de ces comportements.

Source : 

Deprez, M. ; Magerotte, G. ; Montreuil, N. (2014). Pratique de l'intervention individualisée; Tout au long de la vie. De Boeck. Bruxelles: Belgique.  250 pages. 

Évaluation et intervention auprès des comportements défis – Déficience intellectuelle et/ou autisme

Pour cet ouvrage, j’ai choisi de résumer le chapitre huit, car celui-ci porte sur les plans d’intervention et sur leur évaluation. En effet, j’estime qu’en tant que future orthopédagogue il est important de savoir remettre en question ses interventions. Pour ce faire, prendre connaissance des moyens d’évaluation concernant les plans d’intervention mis en place me semble un premier pas à entreprendre. Ce chapitre me permettra ainsi de prendre conscience de l’efficacité de mes interventions et me permettra d’identifier à quel niveau il faudra réajuster mes interventions.

Le chapitre sur les plans d'intervention met en avant que l'efficacité d'un plan dépend de la capacité du groupe d'intervention de collaborer et de travailler en équipe. En effet, la collaboration incite le partage des tâches permettant ainsi une contribution de chaque membre de l'équipe. De ce fait, il est intéressant d'élaborer un plan de mise en place permettant d'attribuer clairement les responsabilités et les échéances à respecter. Ce plan, doit comprendre :

  • Un échéancier pour les interventions

  • L'accord sur les dates des prochaines réunions

  • L'identification des personnes responsables pour les différentes interventions

  • Une liste de personnes responsables de réaliser les différentes tâches nécessaires à la mise en place des interventions toute en respectant les dates d’échéances

  • L'identification des personnes responsables pour la formation des parents et des équipes le cas échéant

  • L'accord sur les dates de formation

  • Un regroupement des formalités d'évaluation du plan d'intervention

Une fois que l’évaluation fonctionnelle est achevée une réunion de brainstorming doit être tenue afin de réfléchir ensemble sur les différents moyens d'interventions pour chaque schéma de comportement identifié. Des comportements pouvant correspondre à la même classe de comportement seront regroupées afin de les traiter en utilisant les mêmes stratégies. Cette première partie de séance de brainstorming se termine par l'identification des comportements désirés finaux et du renforçateur à utiliser. Un comportement alternatif renforcé par le même renforçateur que les comportements-défis sera également mis en avant à la fin de cette réunion.

La deuxième partie de cette réunion vise l'élaboration d'idées d'intervention au niveau des événements contextuels, des antécédents prédicteurs, des comportements et des conséquences. Cette mise au point de stratégies sera finalement inscrite dans un « Plan de support positif au comportement » qui réunira toutes les idées d'interventions.

Le « Plan de support positif au comportement » va donc comprendre différentes parties comme par exemple :

  • Les données d'identification de la personne concernée et de l'équipe d'intervention

  • Les objectifs de l'équipe

  • Les forces et les préférences de la personne concernée

  • La description du comportement défis

  • Un résumé des informations tirées de l'évaluation fonctionnelle

  • Les différents plans fonctionnels élaborés

  • Les informations sur les interventions générales et les stratégies spécifiques mises en place

  • ….

Finalement, ce chapitre met en avant l'importance de l'élaboration d'une procédure d'évaluation en lien avec les interventions déclinées dans le support positif au comportement. Cet outil d'évaluation peut être une check-list permettant donc de procéder à une auto-évaluation. Celle-ci permettra d'estimer où se situe le travail élaboré en fonction d'un nombre de critères indispensables pour un support positif au comportement.

La phase d'évaluation est une façon importante permettant de vérifier et de valider l’évaluation fonctionnelle et le plan mis en place. Ainsi, si une intervention était efficace elle témoigne d’office d'une évaluation fonctionnelle pertinente ayant mis en avant les fonctions correctes en lien avec les comportements-problèmes. L'évaluation représente donc un des seuls moyens permettant d'identifier l'efficacité des interventions proposées. Sans l'évaluation une analyse objective de l'évolution des comportements n'est pas possible.

Or, il est évident que les progrès et l'évolution ne seront pas visibles du jour au lendemain, ainsi une observation fine de l'évolution permet de soutenir la cohérence et ainsi de garantir une motivation continue. Cependant, si une évolution n'est pas remarquée à la suite des échéances fixées, il sera important de revoir les interventions mises en place lors d'une nouvelle réunion d'équipe. Une bonne évaluation doit ainsi permettre entre autres :

  • D'évaluer les changements de comportement (fréquence, grille d'évaluation, grille d'observation direct) périodiquement

  • De remplir un plan d'évaluation (les buts à long et à court terme, les moyens mis en place pour atteindre ce but, la mise en évidence des dates d'échéance)

  • D’évaluer la faisabilité du plan

  • D’évaluer le niveau de satisfaction de la personne concernée et de son entourage (questionnaire)

Le chapitre se termine par la mise en évidence que l'élaboration d'un support positif au comportement nécessite un cheminement structuré qui doit comprendre plusieurs étapes reflétant les résultats anticipés. En effet, l’intervention auprès de personnes présentant de comportements-problèmes peut souvent mener vers un schéma circulaire ou les plans d'intervention se déclineront selon l'atteinte d'un objectif et l'élaboration d’un nouveau.

Les auteurs précisent finalement que les personnes présentant un comportement-défis peuvent en effet faire face à une diminution de la qualité de vie, puisque leur comportement suscite la plupart des temps l'admission dans une structure plus « restrictive ». Néanmoins, il est important de noter qu’en accompagnant ces personnes, elles peuvent évoluer et ainsi incorporer des rôles sociaux comme tout un chacun.

 

 

Apports pour un futur orthopédagogue :

  • Prendre conscience de l’importance de l’évaluation de ses plans d’interventions

  • Savoir comment établir et évaluer avec efficacité ses plans d’interventions

  • Réaliser que l’élaboration et l’évaluation des plans d’interventions sont œuvre d’un travail d’équipe

  • Apprendre à prendre du recul envers ses interventions et les analyser de manière objective afin de savoir à quel niveau il faut réajuster

  • Savoir suivre avec précision les progrès réalisés par la personne prise en charge

  • Avoir des exemples concrets desquels on peut s’inspirer pour sa pratique.

Source: 

​Magerotte, G. ; Willaye, E. (2013). Évaluation et intervention auprès des comportements-défis : Déficience intellectuelle et/ou autisme. De Boeck. Bruxelles: Belgique. 378 pages. 

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