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Consigne : Adapter le questionnaire et répondre aux questions à partir de l’article «  Intégration scolaire d’un enfant déficient moteur » et se positionner en tant qu’orthopédagogue.

 

La scolarisation 

  • Quelles sont les difficultés scolaires pouvant être rencontrées ?

L’enfant ayant une déficience motrice manifeste des difficultés motrices, lorsqu’il s’agit d’effectuer une tâche nécessitant un certain degré d’habileté gestuelle et manuelle. Cette difficulté est évidente pour les enfants ayant un handicap visible telle qu’une paralysie, mais pour les enfants ayant une dyspraxie il n’y a pas de signes physiques qui dénoncent ce trouble. Ainsi, une grande difficulté au niveau de la motricité fine et de la coordination oculo-manuelle peut entraîner des difficultés scolaires dans différentes disciplines.

 

Une deuxième difficulté est la prise d’informations visuelles. Ainsi, lire des cartes, des tableaux ou encore la reconnaissance et l’orientation spatiale représentent des tâches extrêmement difficiles pour les enfants dyspraxiques atteints d’un trouble visuo-spatial. Cette difficulté entraîne une lenteur dans l’exécution de différentes tâches, puisque l’enfant n’a pas les repères nécessaires pour retrouver les informations requises sur les supports donnés.

 

Une troisième difficulté se situe au niveau des fonctions exécutives, plus précisément au niveau de la planification et de l’organisation du travail. Ainsi, les enfants ayant une lésion cérébrale ont des difficultés de développer des stratégies propices permettant de visualiser les différentes étapes à effectuer pour réaliser une tâche donnée. Ces difficultés peuvent être dues à des troubles de l’attention ou des troubles de la mémoire.

Une quatrième difficulté se situe au niveau de la lecture. Ainsi, les enfants atteints d’une dyspraxie visuo-spatiale peuvent manifester des difficultés comme des confusions de lettre, des confusions morphologiques, des omissions ou encore des difficultés phonologiques.

Une cinquième difficulté se situe au niveau de l’écriture. Celle-ci est perturbée à cause d’une posture inadaptée, de contractions répétitives, d’une faiblesse au niveau des muscles, d’une mauvaise utilisation de pression sur l’outil scripteur, de mouvements involontaires, d’une motricité fine faible ou encore de spasmes musculaires incontrôlés. Lorsque le problème ne se situe pas au niveau moteur, il s’agit dans la plupart du temps de difficultés perceptives. Celles-ci provoquent un champ visuel réduit ou des troubles au niveau du regard qui causent une négligence visuelle et des difficultés de spatialisation.  

Une sixième difficulté concerne les calculs et le comptage. En effet, des complications peuvent se manifester lorsqu’il s’agit de coordonner plusieurs actions nécessaires à l’action de compter, car le trouble du regard perturbe leurs perceptions. De plus, l’imprégnation orale ou écrite des mots-nombres ou encore la visualisation ou la construction de calculs s’avèrent problématiques.  

  • Quelles sont les adaptations spécifiques à mettre en place pour un enfant déficient moteur lors de son arrivée dans l’enseignement (primaire, secondaire et supérieur) ?

Le premier aspect à considérer lors de l’intégration d’un enfant déficient moteur sont les moyens de transport. En effet, pour ne pas trop surcharger les parents qui trop souvent doivent eux aussi aller travailler et ne peuvent donc pas aller déposer et aller chercher leur enfant chaque jour, il est pertinent d’envisager l’accès aux moyens de transports collectifs ou de faire appel à des véhicules adaptés permettant de regrouper les enfants et de les amener à l’école et puis de les ramener à la maison l’après-midi.

 

Au niveau du matériel utilisé, il est nécessaire de proposer à l’enfant un matériel adapté, afin qu’il ait plus de facilités de suivre les cours en classe. Ainsi, un lutrin peut être efficace pour tenir les feuilles ou les livres à la hauteur de l’enfant ou encore l’utilisation de chaises réglables. 

 

La position de l’enfant est également à prendre en compte lorsque ce dernier se trouve dans une salle de classe. Ainsi, il doit se trouver en face du tableau, pas loin de l’enseignant afin de pouvoir l’interpeller si besoin et pas loin de ses camarades de classe afin qu’il ne se sente pas isolé. La posture de l’enfant joue également un rôle important, ainsi il faut par exemple penser à adapter l’appui-tête de la chaise roulante ou bien adapter la hauteur de la table et son degré d’inclinaison afin que l’enfant soit tout à fait ouvert aux apprentissages. Si l’enfant utilise encore d’autres outils, comme par exemple un ordinateur, il est également important de veiller à ce qu’il soit par exemple placé près d’une prise électrique. Au cas où des travaux en groupes doivent être réalisés, il faut veiller au placement de l’enfant, afin qu’il puisse participer et s’échanger efficacement avec les membres de son groupe.

Pour faire face aux difficultés d’habiletés gestuelles, la mise en disposition de différents outils adaptés peut représenter une grande aide pour l’enfant :

  • Règle comportant un ergot

  • Règle lestée ou règle avec du velcro qui s’agrippe à un tapis sur la table

  • Équerre colorée sans trou au milieu et avec des repères pour les côtés et les angles

  • Logiciel de construction géométrique

  • Ordinateur pour l’écriture

  • ….

Pour faire face aux difficultés d’ordre visuo-spatiales, différentes adaptations peuvent être envisagées :

  • Colorier les lignes horizontales et placer la latte dans l’autre sens pour se repérer dans un tableau

  • Effectuer des pointages, des surlignages pour se repérer dans un texte

  • Favoriser le raisonnement en mémorisant les définitions des concepts/formes géométriques afin de pouvoir les reproduire par la suite

  • Développer différentes stratégies personnelles (couleurs, surligneurs etc.)

Pour faire face aux difficultés d’organisation, différentes adaptations peuvent être envisagées :

  • Proposer des procédures pour bien réaliser les tâches (check-list, aide-mémoire)

  • Développer la métacognition

  • Décomposer les tâches complexes

  • Organiser les cahiers, les classeurs, les textes

  • Proposer des activités pour développer l’attention

  • Proposer un temps supplémentaire pour la réalisation des tâches

  • Rappeler les consignes et les savoirs régulièrement

  • Organiser le lieu de travail de manière claire et structurée

  • Favoriser l’élaboration d’images mentales

Pour faire face aux difficultés de lecture, on peut proposer les adaptations suivantes :

  • Agrandir les interlignes, espacer les mots

  • S’assurer que le texte est en contraste avec le fond

  • Suivre le texte avec les doigts

  • Marquer avec des couleurs/symboles ou pointer chaque début et fin de phrase

  • Inventer des moyens mnémotechniques ou des comparaisons permettant de se faire des images mentales pour les lettres de l’alphabet

  • Utiliser divers logiciels sur l’ordinateur permettant de verbaliser l’écrit

  • Utiliser une cache lors de la lecture

  • Proposer des textes courts basés sur un sujet d’intérêt ou des livres sous formes d’audio pour maintenir le goût de lecture de l’enfant

Il y a plusieurs adaptations possibles pour faire face aux difficultés d’écriture :

  • Faire vivre des expériences motrices avec le corps pendant les cours de psychomotricité

  • S’assurer que l’enfant adopte une bonne posture pour écrire en installant une table et une chaise adaptables à ses besoins (hauteur, forme, inclinaison etc.)

  • Installer l’enfant devant le tableau

  • Proposer à l’enfant d’écrire sur une ardoise velleda pour mieux effacer ses erreurs

  • Fixer la feuille de travail sur le banc en utilisant un support aimanté ou en caoutchouc

  • Laisser l’enfant écrire sur une feuille blanche avec un lignage simple (rendre les lignes plus foncées pour indiquer l’endroit où écrire)

  • Utiliser un code couleur pour créer des repères sur la feuille (haut, bas, gauche, droite)

  • Adapter la taille, l’épaisseur et le matériel de l’outil scripteur

  • Permettre l’enfant d’écrire dans l’écriture qui lui semble la plus facile (scripte ou cursive)

  • Solliciter les capacités de mémorisation de l’enfant (stade logographique)

  • Favoriser la mémoire kinesthésique en s’assurant qu’une lettre est à chaque fois tracée de la même manière et en proposant des manipulations et le traçage de lettres avec les doigts

  • Utiliser un ordinateur pour faciliter le processus d’écriture

  • Fournir à l’enfant des photocopies de tout ce qui doit être annoté (syllabus)

  • Permettre à l’enfant d’ enregistrer les cours

  • Encourager l’utilisation d’abréviations pour les productions écrites

Pour faire face aux difficultés de calculs et de comptage, les adaptions suivantes peuvent être proposées :

  • Proposer des collections dont les objets sont déplaçables afin que l’enfant puisse les agencer et les manipuler de manière souhaitée

  • Développer des stratégies : enlever les objets déjà comptés, adapter la vitesse de la comptine orale, etc.

  • Proposer l‘aide d’un élève tuteur ou proposer de travailler en binôme ou par groupe (s’aider mutuellement en fonction des différentes forces et faiblesses)

  • Donner une file numérique à l’enfant et représenter les chiffres avec des couleurs ou des flèches qui indiquent comment il faut les tracer

  • Construire des aides mémoires permettant à l’enfant de s’imprégner de la composition des nombres afin qu’il n’y ait plus de confusions possibles à l’oral

  • Permettre l’utilisation d’une calculatrice (grand cadran avec des gros chiffres)

  • Permettre à l’enfant d’écrire les calculs de manière libre (ligne, tableau, calcul mental etc.)

 

  • Quelles aides ou appareils sont mis à disposition afin de faciliter l’accès aux différents locaux communs de l’établissement scolaire ?

En effet, il est nécessaire de faire certaines adaptations, afin que l’enfant ayant une déficience motrice soit le plus autonome possible lors de ses déplacements au sein de l’école. Premièrement, il est judicieux d’attribuer à la classe intégrée par l’enfant, un local se trouvant au rez-de chaussée, afin que celui-ci ne doive pas parcourir un trop long chemin et qu’il ne doive pas recourir quotidiennement à un ascenseur pour se rendre en classe.

Deuxièmement, les locaux communs tels que la bibliothèque, le réfectoire ou encore la salle de sport doivent également être accessibles, ainsi l’installation d’un ascenseur ou encore d’une rampe pourraient être nécessaires dans certains cas. Par ailleurs, l’école doit également prévoir une ou plusieurs toilettes adaptées qui sont assez larges et qui comprennent une barre d’appui, une porte battante et un interrupteur que l'enfant peut atteindre sans problème.

À prendre en compte lors des déplacements est également le rangement du cartable et le transport du matériel d’un local à un autre. Ainsi, une aide supplémentaire peut être nécessaire et un camarade ou encore un(e) auxiliaire pourraient se charger de ces tâches. Une autre solution serait de faire recours au numérique afin d’avoir tous les livres sur un disque dur, une clé-usb etc. ou d’avoir certains livres en double afin de les laisser dans l’autre local et de ne pas devoir les déplacer à chaque fois.

 

  • Quelles adaptations peuvent effectuer les professeurs dans leur manière de donner cours ainsi que dans leur système de cotation ?

 

Cours :

Tout d’abord, les professeurs doivent se montrer compréhensibles et flexibles face au temps de travail scolaire sollicité par l’enfant ayant une déficience motrice et éventuellement encore d’autres problèmes de santé. En effet, le temps dédié au travail scolaire peut varier et dépend souvent de l’état de santé mentale ou bien physique de l’enfant qui doit souvent se rendre à l’hôpital ou à des séances de kinésithérapie. De plus, l’enfant a besoin de beaucoup plus de temps que ses camarades pour réaliser n’importe quelle tâche physique, ainsi il faut souvent diminuer la charge de travail de l’enfant ou lui accorder plus de temps afin de ne pas le pénaliser pour sa lenteur. Si l’enfant est dans l’impossibilité de fréquenter l’école pendant une certaine période de temps dû à une hospitalisation, une transmission ou une scolarisation à l’hôpital ou à domicile peut être envisagée en mettant sur place une collaboration entre les enseignants, les parents, les camarades de classe et l’équipe soignante. Si l’indisponibilité de l’enfant est liée à une partie de la journée, une scolarisation à mi-temps ou une scolarisation aménagée (dispenses, année supplémentaire, services d’aides etc.) peuvent être proposées pour combler le besoin d’éducation de l’enfant. Les professeurs doivent aussi fournir le syllabus sous forme numérisé ou photocopié, afin que l’enfant y ait accès et ne doive pas se surexercer pour avoir les notes de cours.

Évaluation :

En tant que professeur, il faut trouver le juste milieu entre la surestimation des capacités de l’enfant et la sous-estimation de celles-ci. En effet, sous-estimer et surestimer les capacités de l’enfant ayant une déficience motrice peut par la suite mener à une déception et à un sentiment d’incapacité pouvant dégénérer dans une estime de soi affaiblie. De ce fait, il est non seulement important d’encourager et de motiver l’enfant fréquemment, mais aussi de lui proposer des aménagements et d’adapter les examens afin de viser une meilleure réussite. Ainsi, une prolongation du temps d’examen, raccourcir la taille d’une question ou d’un exercice ou encore accepter que l’enfant bénéficie d’une aide matérielle, voire l’aide d’une autre personne sont des adaptations raisonnables. Pour les évaluations sportives, il faut aménager les épreuves et placer l’enfant dans un groupe avec autres qui ont plus au moins les mêmes capacités physiques que lui. Par la suite, le professeur d’éducation physique doit collaborer avec l’enfant afin d’élaborer un projet individuel avec lui. Si une ou plusieurs épreuves ne peuvent pas être réalisées à l’école, le professeur peut déléguer à un autre établissement ou à un club ou à une association de sport.

En ce qui concerne les contrôles manuscrits, le professeur doit se montrer assez tolérant en acceptant un graphisme de bas niveau tant que celui-ci soit lisible et en acceptant l’utilisation d’abréviations.

Dans le cas où, les troubles restent insurpassables malgré les aménagements mis en place, une dispense peut également être accordée.

  • Les services d'aides au sein de l’établissement scolaire ?

Même si l’école ne dispose pas d’un service d’aide intégré, elle peut faire recours à des aides extérieurs comme des ergothérapeutes, des orthopédagogues, des psychomotriciens et beaucoup d’autres services différents pouvant aider l’enfant dans son développement et pouvant faciliter son intégration scolaire.

 

En tant qu’orthopédagogue ?

Je trouve que l’article propose beaucoup de pistes de réflexions et d’idées pertinentes d’aménagements à mettre en place pour garantir la meilleure autonomie possible à un enfant ayant un une déficience motrice. Ce qui est intéressant est qu’il souligne aussi les troubles associés que ces enfants peuvent avoir tout en mettant en avant quelques idées permettant de faire face à celles-ci. Ainsi, je trouve que l’article permet d’avoir des pistes judicieuses pour préparer l’intégration scolaire d’un enfant ayant un handicap moteur. Cependant, en tant qu’orthopédagogue, je trouve qu’il est pertinent de mettre en avant que l’intégration scolaire représente un effort d’équipe entre l’enfant, les professeurs, la direction, les parents, les camarades de classe et l’équipe pluridisciplinaire qui accompagne l’enfant, afin qu’elle soit la plus réussie possible. Ainsi, une ou plusieurs journées d’exploration de l’école avant le début des cours permettrait à l’enfant de se familiariser à l’établissement et aux parents de poser toutes leurs questions afin de diminuer leurs craintes. En outre, une journée de sensibilisation non seulement pour la classe, mais également pour toute l’école serait une mesure préventive permettant d’éviter toute sorte de moqueries ou de comportements inadaptés. Toutes les idées énumérées auparavant et proposées par l’article tombent justement dans le cadre fonctionnel de l’orthopédagogue qui peut :

  • garantir un échange efficace entre tous les intervenants concernés

  • proposer et mettre en place des adaptations et des aménagements pertinents en fonction des besoins de l’enfant

  • mettre en place la journée de sensibilisation au sein de l’école

  • répondre aux questions et fournir des informations supplémentaires aux professeurs, directeurs, mais également aux parents

  • mettre en place un partenariat avec un ou plusieurs services d’aides intéressants pour l’enfant

  • déléguer une certaine fonction à un autre professionnel tout en continuant de suivre l’enfant

Finalement, la présence de l’orthopédagogue lors de l’intégration d’un enfant ayant une déficience motrice permet d’avoir une personne qui en temps réel s’occupe et  veille à ce que les besoins de l’enfant soient comblés tout en pouvant à chaque fois ajuster ses démarches et procéder par essai-erreur afin de trouver la solution qui est la plus propice et durable pour l’enfant qu’il a devant soi.

Sources: 

Gonda, A. (2020). Cours de déficience motrice. Haute École Bruxelles-Brabant Defré. 

L'article est un extrait (p.13-34) du "Guide Handiscol’ pour la scolarisation des enfants et adolescents handicapés" accessible en ligne https://cache.media.eduscol.education.fr/file/ASH/35/6/guide_eleves_deficients_moteurs_116356.pdf

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