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Consignes : Montrer comment notre représentation du travail pédagogique auprès d’enfants hospitalisés à évoluer à travers le cours. Articuler son argumentation à travers des écrits, des images des supports audiovisuels qui soulignent les propos mis en avant. Décliner le rôle de l’orthopédagogue dans le travail pédagogique auprès d’enfants hospitalisés.

Mes représentations initiales du travail pédagogique auprès d’enfants hospitalisés 

Avant ce cours, je ne me suis jamais posée la question de la prise en charge pédagogique d’enfants hospitalisés. Non pas parce que je ne m’intéressais pas à ce sujet, mais plutôt parce qu’il ne faisait pas partie de ma réalité. En d’autres termes, je n’ai jamais connu quelqu’un qui a dû être scolarisé à l’hôpital ou à la maison à cause d’une maladie ou d’un accident.

Ma formation initiale d’institutrice préscolaire m’a permise de bénéficier d’un cours intitulé « Enseignement spécialisé », mais en y pensant je ne me rappelle pas d’avoir approfondi le type 5 en classe, puisque l’année passée il n’était pas possible de faire un stage à l’hôpital.

Ainsi, ma représentation initiale de la scolarisation des enfants malades se basait plus sur des moments regardés dans les films. Dans ma vision, les enfants malades se regroupaient dans une salle pour suivre des cours, cependant le but n’était pas nécessairement de continuer des apprentissages, mais plus d’offrir un moment de socialisation qui permet une distraction de la maladie. En effet, dans ma tête les cours collectifs ne représentaient pas nécessairement un cadre où l’enseignant transmet un savoir, mais plus un échange entre les jeunes et l’enseignant qui ne nécessite donc pas de prises de notes ni de support supplémentaire.

Lorsque j’imaginais un travail pédagogique individuel, l’enseignant se trouvait souvent au pied du lit de l’enfant et lui lisait quelque chose ou parlait simplement avec lui sur ce qui se passe dans le monde extérieur. De ce fait, ma conception du travail pédagogique était surtout fondée sur des interactions et des échanges légers et non sur une transmission de savoir pure et exigeante.

En y réfléchissant maintenant, je réalise que ma conception de la scolarisation des enfants malades était très superficielle, surtout car je n’ai pas fait de distinction entre la sévérité de la maladie des enfants afin d’envisager si une prise en charge pédagogique avait ou n’avait pas de sens pour chaque cas.

L’évolution de ma conception au fil des cours 

Le premier cours m’a permis de faire une distinction importante à laquelle je n’avais pas nécessairement pensée auparavant. La maladie peut être quelque chose qui a des conséquences observables chez le patient, mais elle peut également être synonyme d’une souffrance intérieure qui n’est donc pas visible à l’œil nu. De ce fait, la prise en charge pédagogique variera également en fonction de ces deux points de vue.

Un autre aspect mis en avant lors du premier cours est l’effet que les termes « enfants » et « malades » peuvent évoquer lorsqu’ils sont utilisés ensembles. En effet, il est parfois difficile de relier ces deux mots, puisque ceci souligne la vulnérabilité de l’enfant et le ramène à une vie menée en souffrance qui peut être menacée par une mort subite.  C’est pourquoi, l’enseignement à des enfants hospitalisés se fait auprès d’enfants ayant une pathologie somatique qui nécessite une longue période de traitement et qu’il s’agit surtout d’un bouleversement de la vie de l’enfant et de sa famille. Ainsi, ce bouleversement doit également être pris en compte si un travail pédagogique avec l’enfant malade est envisagé, car il ne sert à rien d’enseigner à l’enfant si ce dernier n’est pas disponible aux apprentissages à cause de son état mental. Dans ce cas, l’école à l’hôpital devient un lieu thérapeutique permettant d’effectuer un travail précis pour soulager la souffrance psychique de l’enfant.

Par conséquent, ma supposition initiale que le travail pédagogique avec l’enfant malade représente surtout un moment permettant à l’enfant de retrouver la « normalité » et de socialiser avec d’autres élèves, était tout à fait correcte pour une partie des enfants hospitalisés. D’un autre côté, les services pédopsychiatriques permettent également l’enseignement aux enfants malades. Le rôle de l’école à l’hôpital représente ainsi un auxiliaire de soin ou une aide thérapeutique permettant de réguler la vie des enfants et d’installer une routine journalière précise. Il s’agit donc d’une pédagogie clinique qui se traduit par une transmission de savoirs aux jeunes et aux adolescents qui sont hospitalisés dû à une souffrance d’ordre psychique ou physique.

A la fin du premier cours, j’avais donc déjà une représentation plus nuancée de l’enseignement aux enfants hospitalisés, puisque les notions discutées comme notamment l’impact de la maladie sur l’enfant et sur la famille m’a permis de prendre conscience que le rôle de l’école n’est dorénavant plus tourné uniquement vers l’enseignement des savoirs, mais que le côté « humain » prend le dessus, afin que l’enfant malade puisse bénéficier de l’aide et du soutien dont il a besoin pour redevenir une personne à part entière qui n’est pas définie par sa maladie.

Quant à la prise en charge des enfants malades, j’ai compris que celle-ci ne doit pas nécessairement se faire au sein de l’hôpital même et qu’il y a donc des alternatives qui permettent à l’enfant de continuer sa scolarité et d’ainsi instaurer une perspective pour le futur, même s’il n’est plus contraint d’aller régulièrement à l’école grâce à son certificat médical.

Dans ma représentation initiale, j’ai parlé que de la prise en charge au sein de l’hôpital sans envisager la scolarisation à domicile ou l’enseignement de type 5 qui se déroule également au sein d’une école. En effet, il est possible que certains enfants reçoivent leurs soins à la maison et bénéficient ainsi également d’une scolarisation à domicile. Celle-ci repose surtout sur des associations telle que l’EHD, c’est-à-dire « l’École à l’Hôpital et à Domicile » qui est majoritairement constituée d’enseignants retraités qui font du bénévolat en allant enseigner aux enfants malades à l’hôpital ou encore à domicile. Cette association permet donc d’établir un suivi scolaire en partenariat avec l’école à l’hôpital, l’enseignement de type 5 et bien évidemment avec l’école principale de l’enfant.

D’autres associations mettent à disposition des outils informatiques tels que des ordinateurs et des casques permettant aux enfants malades de suivre des cours en ligne à travers des programmes d’e-learning. D’une autre part, certains élèves bénéficient également de cours privés qui sont organisés à domicile afin d’éviter une stagnation dans leurs parcours scolaires.

Non seulement ai-je négligé l’enseignement à domicile, mais j’ai également supposé que l’enseignement de type 5 se déroulait d’office à l’hôpital, ce qui n’est cependant pas le cas. En effet, il existe de nombreuses formes scolaires qui peuvent êtres considérés pour les enfants malades. Premièrement, un enfant malade inscrit dans une école spécialisée peut bénéficier d’une intégration scolaire dans une classe de l’école ordinaire afin de continuer ses apprentissages, voire de retrouver peu à peu le goût et l’envie d’apprendre. Deuxièmement, l’enfant peut fréquenter une classe inclusive dans une école ordinaire dans le but de profiter d’une inclusion sur le plan social.

D’ailleurs, l’enseignement de type 5 se présente également sous deux facettes, soit l’enfant fréquente le type 5A, une école pour enfants malades, soit il fréquente le type 5B où l’enseignement est organisé au sein de l’hôpital ou de l’institution médicale. Ainsi, ma vision initiale du travail pédagogique avec les enfants malades se limitait uniquement au type 5B, alors qu’il existe tout de même de nombreuses écoles spécialisées qui accueillent non seulement des enfants malades ou hospitalisés, mais également ceux qui sont en phase de convalescence.

Ayant eu l’opportunité d’analyser plusieurs cas cliniques en classe, j’ai également réalisé que la notion d’ « école », était dans ce cas-ci à prendre au sens large, car chaque enfant est singulier, ce qui fait que les objectifs d’enseignements varient d’un enfant malade à l’autre. Pour certains le travail pédagogique portera par exemple sur l’image de soi, sur le rapport aux apprentissages, sur le fait de restituer la place au sujet ou encore sur la socialisation. Cependant, il est important de dire que l’enseignement de type 5 a des finalités concrètes, même si celles-ci ne sont pas toujours réalisables :

 

De ce fait, je trouve que ceci représente l’apprentissage qui a le plus impacter ma conception initiale. Considérer les différentes facettes du patient permet de lui offrir un accompagnement complet et digne de sa valeur. En effet, le patient est une personne qui a besoin de retrouver une certaine normalité et de socialiser avec d’autres gens, mais il est également un élève qui a besoin de s’instruire et de continuer ses apprentissages dans le but de maintenir une activité intellectuelle et de planifier son futur. Finalement, le patient est aussi un citoyen qui a besoin de se former et de s’outiller, afin qu’il puisse réintégrer non seulement l’école, mais aussi la société.

En somme, je peux dire que le cours m’a permis de réévaluer ma conception initiale qui même si elle était correcte à un certain degré, restait encore très superficielle. Bien évidemment, je savais qu’il ne s’agissait pas d’un enseignement classique, mais je ne réalisais pas tous les enjeux qui faisaient partie de ce travail pédagogique. L’importance de cibler l’équité à l’égalité est d’autant plus mise en avant dans ce type d’enseignement, puisque le bien-être et les soins particuliers de chaque enfant priment sur les apprentissages. Le rôle de l’enseignement prend ici une dimension beaucoup plus large, car il impact réellement la vie de l’enfant et représente un soutien thérapeutique. Ainsi, le travail d’équipe prend également de l’ampleur, parce que seule une communication et un échange efficace avec l’équipe soignante et l’école d’origine le cas échéant permet de cibler l’accompagnement adéquat pour chaque patient.

Je bénéficie dorénavant d’une ouverture d’esprit qui me permet de réaliser que le travail pédagogique est composé de nombreuses facettes et que ce sont les besoins et les intérêts de l’enfant qui guident les interventions. Le rôle d’enseignant ou d’intervenant n’est pas à rapporter à lui et à ce qu’il veut faire pour l’enfant, mais à la prise de conscience que l’enfant est au centre de son intervention et que c’est donc en fonction de ses besoins, de ses intérêts, de ses capacités et de son rythme que l’intervention va se décliner. Pour conclure, j’aimerai mettre en avant l’importance de créer une relation avec son élève, car celle-ci va par la suite permettre de le guider vers les apprentissages (scolaires ou pas) dans le but de lui redonner une place en tant qu’acteur de sa vie.

Source: 

Docquiert, P. (2020). Cours d'enfants malades. Haute École Bruxelles-Brabant Defré. 

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