Psychologie et méthodologie

Psychologie et méthodologie des apprentissages : généralités et différenciation

L’outil d’apprentissage :

J’ai décidé de parler de la Mind Map, puisqu’il s’agit d’un outil que j’utilise moi-même beaucoup et que je trouve donc très utile en termes d’outil d’apprentissage et d’aide à la mémorisation.

Simple à utiliser, la Mind Map, également appelée carte heuristique ou encore carte mentale, permet de schématiser et de synthétiser ses apprentissages sous forme de mots-clés dans le but de diminuer la charge cognitive et ainsi de faciliter la mémorisation et la compréhension d’une matière.

Le Mind Mapping a été inventé par le psychologue Tony Buzan dans l’effort de créer un outil d’apprentissage qui est en alignement avec le fonctionnement du cerveau. Ainsi, la carte mentale se traduit par l’identification du sujet général qui est placé au milieu de la feuille et qui est relié à des idées secondaires à l’aide de ramifications créées. Le cerveau a un peu près le même fonctionnement, si on pense à un mot, le cerveau va élaborer une image mentale de celui-ci et le mettre en lien avec tous les mots qui sont associés à ce dernier. L’outil repose donc non seulement sur une association et une mise en lien d’idées, mais également sur de représentations mentales qui sont suscitées à partir d’un mot-clé employé, voire d’une image qui accompagne ou remplace celui-ci.

L’élaboration d’une carte heuristique peut se faire soit de manière manuscrite soit en utilisant un logiciel numérique. Comme décrit auparavant, le principe repose sur l’écriture et/ou le dessin du sujet central duquel on va par la suite faire partir des branches pour mettre en avant les idées associées. A partir de ces branches, d’autres ramifications peuvent être également faites pour mettre en évidence d'autres idées associées. Les branches peuvent être représentées en couleurs, c’est-à-dire que chaque branche qui représente une idée distincte et ses sous-ramifications auront leur couleur, afin de surligner l’association d’idées. Ainsi, la Mind Map permet de représenter sur une seule feuille les aspects importants en lien avec un sujet central. Ce dernier peut représenter n’importe quel thème, ce qui démontre donc le caractère polyvalent de la carte mentale.

La lecture de la carte heuristique peut se faire en suivant les aiguilles d’une montre, mais une approche holistique, c’est-à-dire une lecture non linéaire peut également être employée. Afin de mieux exploiter l’espace sur la feuille, il est conseillé de faire sa Mind Map en format horizontal. Les personnes n’ayant pas d’idées par où commencer leurs réflexions, peuvent s’inspirer du QQOQCCP, donc des questions : « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? » pour réaliser leur Mind Map.

Source: Pasau, F. (2017, 2 mai). Aider les enfants à mémoriser grâce au mindmapping ! La Première. https://www.rtbf.be/lapremiere/emissions/detail_tendances-premiere/accueil/article_aider-les-enfants-a-memoriser-grace-au-mindmapping?id=9595636&programId=11090

Pourquoi utiliser la carte mentale en tant qu’outil d’apprentissage ?

Elle facilite la compréhension : respect du fonctionnement cérébral et représentation visuelle des idées (dessins ou images mentales)
Elle facilite la mémorisation et l’apprentissage : mise en mots des images et élaboration de phrases à partir des mots-clés employés + photographie mentale des composantes de la Mind Map (mémorisation visuelle)
Elle facilite l’idéation, donc le brainstorming
Elle permet également :
- Une prise de notes créative, rapide et intelligente ;
- L’élaboration de résumés et de synthèses en représentant que les informations essentielles ;
- Une cartographie des informations permettant une meilleure organisation dans ses idées/tâches à réaliser etc.

Analyse de l’outil en lien avec le cours

Le sommeil :

Le mindmapping n’a pas vraiment d’impact en tant que tel sur le sommeil. Cependant, il s’agit d’un outil qui permet de synthétiser les apprentissages et qui diminue ainsi la charge cognitive de l’apprenant. L'outil pourrait donc permettre de constater une fatigabilité réduite permettant une meilleure concentration et un meilleur apprentissage en général. Ceci permettrait également à l’apprenant de mémoriser ces apprentissages plus vite et de ne pas devoir raccourcir ses heures de sommeil pour apprendre. De ce fait, l’apprenant pourra avoir les heures de sommeil nécessaires pour être en forme le lendemain :

A 8 ans : entre 9 et 12 heures
A 10 ans : minimum 9 heures
A l’adolescence : minimum 8 heures

L’apprentissage à l’aide d’une Mind Map, permet également de faire une photographie mentale des éléments à retenir, ceci peut donc faciliter la mémorisation à long terme des apprentissages lors du sommeil paradoxal.

L’alimentation :

De nouveau le mindmapping n’a pas vraiment d’impact sur l’alimentation des apprenants. Cependant, j’aimerai mettre en avant qu’une alimentation saine et équilibrée a un impact positif sur le processus d’apprentissage.

La carte mentale peut donc être utilisée comme outil pour promouvoir une alimentation saine à l’école. Les élèves pourront ainsi créer une Mind Map autour du sujet « Bien manger » et mettre en évidence tous les facteurs associés à ce sujet à partir de recherches qu’ils auront effectuées au préalable.

Exemple de Mind Map sur : https://www.biggerplate.com/mindmaps/jb9o0kxn/alimentation

Les neuromythes :

Les neuromythes représentent des fausses conceptions élaborées autour du fonctionnement cérébral.

La dominance du cerveau gauche ou du cerveau droit : Ceci est un neuromythe, puisque les neurosciences ont prouvé que l’hémisphère gauche ainsi que l’hémisphère droit travaillent en corrélation et que les deux hémisphères s’échangent des informations lors des apprentissages.

La Mind Map est un outil qui repose donc sur les capacités de l'hémisphère gauche (langage, logique, approche analytique) et les capacités de l'hémisphère droit (imagination, couleurs, synthèse, approche globale), puisque les deux hémisphères entrent en relation pour conceptualiser sa carte mentale.

L’utilisation du cerveau est limitée à 10% représente également un neuromythe. Les neurosciences permettent aujourd’hui de dire que le cerveau est actif à 100% et que même en état de repos l’activité cérébrale représente plus de 10%.

La Mind Map est un outil qui comme cité précédemment, repose sur l’utilisation des deux hémisphères cérébrales. Ceci permet donc de dire que de nombreux neurones sont actifs lors de la création de celle-ci et qu’il n’est donc pas possible que l’utilisation cérébrale soit limitée à seulement 10%.

Les styles d’apprentissages se réfèrent à la croyance que chaque individu a un style d’apprentissage, qui peut être visuel, kinesthésique ou encore auditif et qu’organiser ses apprentissages en fonction de ce style peut faciliter l’apprentissage. Cependant, il s’agit d’un mythe, puisqu’un style d’apprentissage n’exclut pas les autres et que même si une préférence pour un style d’apprentissage peut exister, ceci ne garantit pas un meilleur apprentissage.

La Mind Map est un outil qui est souvent relié à son caractère visuel. Cela dit, le fait de créer sa propre carte mentale renvoit également à l’utilisation de ses capacités kinesthésiques employés lors de la rédaction de celle-ci. Finalement, l’apprentissage et la compréhension de la carte heuristique repose sur une mise en mots des images et sur l’élaboration de phrases à partir des mots-clés employés, ce qui ajoute un caractère auditif (récitation) à l’apprentissage. De ce fait, apprendre avec une carte mentale suscite non seulement des capacités visuelles, mais également kinesthésiques et auditives. Il s’agit donc d’un outil polyvalent qui repose sur un mélange de plusieurs styles d’apprentissages. Ainsi, la notion de préférence ne joue pas de rôle pour cet outil qui permet un apprentissage efficace peu importe le style d’apprentissage privilégié.

L’estime de soi :

L’estime de soi regroupe la connaissance, la confiance et la perception de soi et joue un rôle important lors des apprentissages. Elle évolue et varie tout au long de notre vie et dépend du regard de l’autre, de nos expériences, de nos réussites, mais également de nos échecs. L’estime de soi repose sur quatre piliers et c’est le quatrième pilier, le sentiment de compétence, qui entre en jeu lors de l’utilisation de cet outil d’apprentissage.

Les élèves qui se trouvent en situation d’échec et qui ont du mal à apprendre leurs leçons peuvent recourir à la Mind Map afin d’utiliser un outil permettant de synthétiser les apprentissages et de diminuer la charge cognitive. L’utilisation de cet outil pourrait ainsi faciliter les apprentissages et permettre à ces élèves de retrouver le goût d’apprendre et de réévaluer leur estime de soi suite à des réussites scolaires.

Bien évidemment, il est important de noter que la Mind Map peut faciliter le processus d’apprentissages pour beaucoup d’élève, mais que ceci ne doit pas être le cas pour tout le monde. Il est donc important de nuancer et de varier les outils d’apprentissages utilisés afin de trouver un moyen efficace qui va permettre la réussite de l’apprenant et l'amener à croire en ses capacités et d’ainsi augmenter son sentiment de compétence.

Pour conclure, j’estime que la Mind Map est un outil d’apprentissage qui peut être très bénéfique à utiliser avec des élèves en classe. Selon son utilisation, la carte mentale va également avoir un impact sur les sujets développés en cours et l’introduction de cet outil à l’école va également mener les enfants à l’utiliser à la maison, ce qui aura donc le cas échéant des conséquences positives sur le processus d’apprentissage scolaire et sur la mise en valeur des capacités de l’apprenant.

Sources :