L'orthopédagogie à travers mes yeux
Travail de ressources et procédures d’accompagnement
Consigne : Chercher un article d’actualité sur le handicap et l’analyser à l’aide de la grille des besoins vue en cours.
Le modèle des besoins :
Pour ce travail, j’ai choisi un article d’actualité publié en ligne par le magazine économique et financier PaperJam. L’article s’intitule « Environ 15% de la population vit avec un handicap » et retranscrit l’interview de l’auteur avec Olivier Grüneisen, le directeur de l’association luxembourgeoise Info-Handicap autour de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les personnes vivant avec un handicap au Luxembourg.
L’interview commence par une description de la fonction de l’association. Celle-ci a été créée pour permettre aux différentes institutions et aux personnes valides et non-valides d’avoir plus facilement accès à des informations fiables autour des handicaps et des services existants au Luxembourg. Aujourd’hui, cette association propose également des formations à différents fonctionnaires, afin qu’ils apprennent à interagir avec des personnes ayant différents handicaps. Un autre volet de l’association est la promotion de l’accessibilité et l’apport d’aide juridique dans le cadre scolaire et professionnel pour contrer les injustices ou encore la discrimination vécue par les personnes ayant un handicap. Les rôles de l’association décrites dans l’article sont en parfaite corrélation avec les besoins des personnes handicapées. Au niveau des besoins affectifs, Info-Handicap permet aux personnes ayant un handicap d’assouvir leur besoin d’attachement, car grâce à l’association elles peuvent retrouver des gens dans la même situation qu’eux ce qui renforce le sentiment d’appartenance qui se développe suite aux liens créés. Le besoin d’acceptation est celui qui est les plus soutenu par l’association, car elle crée un endroit sécurisé et bienveillant où les personnes handicapées sont reconnues pour qui elles sont et car elle permet de suivre des formations aux gens souhaitant prendre en charge ces personnes en vue de leur accorder une place dans la société. Lutter pour un accès aux lieux de travail témoigne aussi le respect du besoin d’investissement dans le futur de la personne handicapée. Au niveau des besoins cognitifs, l’association propose non seulement une aide juridique aux enfants scolarisés, mais aussi des informations concernant les services d’aides utiles auxquels ils peuvent recourir, afin qu’ils puissent fréquenter l’école, voire un lieu de travail et combler leurs besoins de stimulations et d’expérimentation. Finalement, l’association agit également au niveau des besoins sociaux, puisqu’elle représente un espace de parole permettant de s’informer et de s’échanger. De plus, elle permet aux gens intéressés d’apprendre comment interagir efficacement avec les personnes ayant un handicap ce qui répond non seulement au besoin de communication, mais également au besoin de considération de la personne qui est reconnue comme étant un individu à par entière ayant ses compétences et ses particularités.
Le fait de mettre en avant combien d’habitants au Luxembourg présentent un handicap fait également référence aux besoins de considération et aux besoins d’acceptation, des personnes handicapées qui dans ce cas-ci sont reconnus en tant que partie intégrante de la société et que leur handicap qui fait partie de leur personne n’est pas ignoré.
Cet article d’actualité met également en avant comment la vie des personnes handicapées a changé suite à la pandémie. Ainsi, Olivier Grüneisen explique que les différents types d’handicaps n’ont pas réellement été considérés lors des conférences de presses qui annonçaient les différentes mesures à mettre en vigueur. Ainsi, il n’y avait par exemple pas de version simplifiée pour les personnes ayant des troubles cognitifs qui ne comprenaient pas nécessairement le jargon politique et il manquait également les sous-titres et la traduction en langue de signe lors des conférences menées au début de la pandémie. Ceci témoigne d’un non-respect des besoins de considération et d’acceptation des personnes pouvant présenter un handicap, puisque l’accès à l’information ne leur a pas été assuré au premier abord. La pandémie a été une situation pour la société entière et dans ce cas-ci elle a entrainé un oubli des personnes handicapées et leurs familles sur lesquelles les changements et les restrictions ont eu un impact encore plus élevé. En effet, la situation a été compliquée pour tout le monde, cependant la chargée de communication Joanne Theisen signale dans l’article que « Les besoins des personnes handicapées sont les mêmes, mais les stratégies pour y répondre sont plus spécifiques ». Ainsi, même si la fermeture des écoles a représenté un bouleversement pour tous les enfants, ceux atteints d’u handicap qui n’étaient pas nécessairement tous aptes pour suivre des cours à distance comme les autres enfants. De ce fait, leurs besoins cognitifs n’ont pas été considérés, puisque le lockdown a engendré un manque de stimulation et d’expérimentation.
Joanne Theisen avoue également que comme il s’agissait d’une première, beaucoup d’instances n’ont pas été prises en considération et qu’il n’y avait donc pas encore de solutions prédéfinies auxquelles s’orienter. Ainsi, les besoins affectifs et sociaux des personnes souffrant d’un handicap n’ont pas su être comblés pendant le confinement qui limitait les contacts sociaux de telle manière que leur état s’est même aggravé dans certains cas. En effet, en respectant les besoins de structure permettant d’assurer la sécurité et la santé des personnes handicapées, les besoins d’attachement et de communication ont dû être négligés. Dans la vie quotidienne les restrictions ont également affecté et compliqué la vie des personnes ayant un handicap. Ainsi, les personnes présentant un handicap visuel avaient plus de difficultés de prendre les transports en commun, puisque l’interdiction d’entrer par la porte d’avant a fait qu’ils ne pouvaient plus s’assurer s’ils avaient en effet pris le bon bus et les personnes malentendantes ne pouvaient plus lire sur les livres suite à l’utilisation des masques. De ce fait, leurs besoins affectifs n’ont pas été respectés, puisque le manque d’acceptation a augmenté le sentiment d’isolement. Les besoins sociaux ont également été négligés, puisque le besoin de communication n’a pas été respecté, ce qui entraîne également un manque des besoins de considération. La période du COVID-19 n’a donc pas permis de respecter tous les besoins des personnes ayant un handicap, puisque les circonstances et la nouveauté de la situation ont engendrées la mise en place de solutions qui n’étaient pas en corrélation avec les besoins d’une personne atteinte d’un ou de plusieurs handicaps.
A la fin de l’article, le directeur d’Info-Handicap souligne donc l’importance de toujours penser et d’inclure tout le monde dans les discussions pour formuler des solutions permettant de faire face à cette pandémie. En effet, il met ici en avant la nécessité de prendre en compte l’ensemble des besoins affectifs, cognitifs et sociaux des personnes handicapées en consultant des professionnels, des associations ou des personnes concernées qui peuvent lutter pour la mise en place de solutions adaptées. Ainsi, le respect des besoins exige une inclusion au niveau gouvernemental afin de s’assurer que personne ne soit oubliée et que tout le monde puisse mettre en place les mesures sans trop entraver leur fonctionnement ou leur quotidien. Cette inclusion témoigne de nouveau du besoin d’acceptation, de communication et de considération des personnes ayant un ou plusieurs handicaps et voulant également vivre au mieux cette pandémie.
L’article se termine en mettant en avant le programme « Action ! Notre année, notre vie » de l’association Info-Handicap proposant chaque jour jusqu’au 24 décembre une vidéo qui met en évidence la vie quotidienne et les besoins des personnes ayant une déficience. Cet aspect informatif agit de nouveau en faveur des besoins des personnes handicapées qui sont ainsi déclinés dans la visée d’augmenter leurs besoins d’acceptation et de considération.
Sources :
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Gonda, A. (2020). Cours de Ressources et des procédures d'accompagnement des personnes à besoins spécifiques. Haute École Bruxelles-Brabant Defré.
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Feith, L. (2020). Environ 15% de la population vit avec un handicap. PaperJam Business zu Lëtzebuerg. Politique&Institutions. Consulté en ligne sur https://paperjam.lu/article/vivre-avec-handicap-en-periode
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Desmet, H., Lahaye W., Pourtois J-P., Della Piana V., Houx M., Humbeeck B., Photolangage : les besoins psychosociaux de l’enfant entre 3 et 6 ans. Annexe Éducation Presque Parfaite. Université de Mons. Consulté en ligne sur https://www.sciencesdelafamille.be/outils-de-co%C3%A9ducation-eduquons-ensemble-avec-polo-le-lapin/programme-parlons-ensemble-d-%C3%A9ducation/
